Mont Blanc du Tacul : Arête du Diable
Massif du Mont Blanc
D+ 5c>5b IV P3
4248 m, 600 m de difficultés
1 jour
Première ascension
4 août 1928 - G. Cachat, A. Charlet, M. O'Brien, R. UnderhillPremière hivernale
1938 - M. Gallay, R. Lambert, E. Stagni (après cinq jours bloqués dans la tempête !)
Le 14 juillet dernier, nous sommes allés fêter la fête nationale sur les arêtes du Diable au Mont Blanc du Tacul.
Il s'agit de gravir le sommet depuis le col du Diable en passant par la Corne du Diable, la Pointe Chaubert, la Pointe Médiane, la Pointe Carmen et l'Isolée, tous des plus de 4000m.
Ce jour là, la météo annonçait une belle journée ensoleillée, et une nuit précédente froide pour un bon regel. Seul bémol, des rafales de vent d'environ 50kmh étaient prévues.
Nous avons opté pour un allé & retour à la journée depuis l'Aiguille du Midi.
Approche
Avec un bon regel, nous avons mis une heure pour atteindre l'attaque de la voie au fond du Cirque Maudit. Le couloir d'attaque était en neige dure et bien fournie, Aucune chute de pierre remarquée.
L'attaque et l'arête
Après avoir ajusté l'encordement et s'être équipé, nous avons passé la rimaye sans difficulté. La suite du couloir d'approche était en neige dure et passait bien. Nous avons atteint le col et rejoint le soleil en une heure.
Après une courte traversée, nous avons gravi en aller & retour la Corne du Diable (4064m). Escalade aisée qui met en jambe pour la suite.
Nous avons ensuite gravi la Pointe Chaubert (4074m). Escalade un peu plus technique mais qui se protège très bien, suivi d'une traversée d'arête et de deux rappels.
Dans les rappels, nous avons rattrapé une cordées italienne qui y ont passé du temps. Ayant un impératif horaire, nous avons décidé de les doubler. Arrivés au pied de la Pointe Médiane (4097m) par le biais d'une section mixte facile, nous avons rejoint les deux cordées suivantes : une engagée dans la longueur suivante et une autre en train d'attendre.
Nous avons également fait le choix de les doubler proprement malgré leur volonté de ne pas nous laisser passer... Ces bouchons de haute altitude nous ont fait perdre environ 1h30 sur notre course, nous avons du accélérer la cadence.
Arrivés au sommet, nous faisons un rappel d'environ 30m pour prendre pied sur une arête en neige. Nous passons à ce niveau une dernière cordée qui sera beaucoup plus clémente et compréhensive cette fois ci (merci à ces illustres inconnus). Une belle escalade et traversée d'arête rocheuse nous mène à la Pointe Carmen (4109m).
3 rappels s'en suivent et une traversée d'arête de champignons de neige "Patagoniesque" nous attendent ensuite. Magnifique.
Ayant pris du retard, nous faisons le choix de ne pas gravir la dernière pointe de l'Isolée afin d'avoir la benne de retour à l'Aiguille du Midi.
La suite de l'itinéraire est plus roulante : une succession d'arêtes neigeuse et de couloirs de neige, pour finir par une section mixte facile menant au sommet du Tacul.
Descente et retour
Même si elle parait débonnaire, la descente du Tacul par la voie normale est à considérer. Des séracs menacent toujours un peu le tracé et il y a de nombreuses crevasses. Nous n'avons donc pas traîné. Le retour à l'aiguille est toujours un peu fastidieux, mais nous sommes arrivés là-haut à 16h, mission accomplie!
En résumé, une superbe course d'altitude, et d'une belle ampleur. Merci à l'ami Théo pour la proposition, l'efficacité et la bonne ambiance <3.
Sources pour les topos :
- Article montagne magazine
- Topo camp2camp
- Topo Neige, glace et mixte, tome 2 (Damilano)