Grand Capucin - Laratoune

Massif: Mont Blanc
Orientation: Nord Est
Cotations: TD II 4+ M3
Altitude: 3700 m / 3838 m

Il est encore tôt dans l'année, mais l'appel de la glace est très fort. Nous cherchons depuis quelques jours avec la fine équipe de l'ENSA une belle goulotte à faire. Les remontées ne sont pas encore ouvertes, il neige beaucoup, les journées sont courtes et la glace n'a pas eu le temps de s'accumuler dans les brèches. Toutefois, une vidéo de notre Vivian Bruchez national circulant sur les réseaux nous montre indirectement les conditions au Grand Capucin: Pas pire !

Ça tombe plutôt bien, le téléphérique du Skyway ouvre ses portes en premier, et un créneau météo de deux jours de grand beau s'offre à nous. Nous nous décidons donc la veille à partir pour la première benne et nous serons deux cordées de deux : Théo-Laurent, Quentin et moi.

Grand Capucin : Laratoune III 4+, M5+, 300m

L'approche

De la pointe Helbronner, nous posons quelques vivres au refuge d'hiver Torino et nous chaussons les skis. Le glacier se traverse sans problème, mis appart des peaux qui collaient plus aux ski pour Lolo. Nous atteignons ainsi en une heure le pied du Grand Capucin où nous posons les skis.

Après le passage du col, le Grand Capucin se dévoile

L'attaque

Nous attaquons ensuite le couloir à pied. La neige est profonde et la trace est dure à faire. Mention spéciale pour le passage de la rimaye qui nous a bien fait suer. Une fois au pied de la première longueur, Théo et Laurent se lancent pour ce qui se révélera être une belle session de nettoyage.

La voie

L1 n'est pas simple. Un pas sérieux de mixte nous met dans l'ambiance. S'en suit le passage de la fameuse boite aux lettres et le pas de M5+. Ce dernier se révélera peut être même plus aisé que les 10 premiers mètres en mixte de la longueur.

Départ de L1, un beau pas de mixte

Il fait froid, les onglées apparaissent vite aux relais lorsqu'on ne bouge plus.

L2 commence par une pente de neige, puis une section de mixte assez facile, mais difficile à protéger en raison des fortes accumulations de neige. Nous terminons la longueur corde tendue pour atteindre un relais confortable sur becquet.

Laurent au boulot dans L2

L3, de nouveau une belle pente de neige en quick (ca déroule!) suivi par un pas vertical ( le fameux 4+) en mauvaise condition, mais avec -heureusement- de la neige quick sur le rétablissement. Relais 15m au dessus, nous obligeant de finir une nouvelle fois en corde tendue.

Quentin à la sortie du pas en 4+, heureux comme un pape!

L4, du mixte et surtout, du déblayage! Big up à Laurent qui nous aura flashé cette longueur constituée de rochers et de neige inconsistante.

Dernière longueur avec les belles couleurs du couchant

Une fois n'est pas coutume, nous finissons en corde tendue... pour attendre le col ! Okay, on a clairement zappé un relais :D (5 longueurs indiquées sur le topo).

Le soleil couchant nous offre une vue sublime et haute en couleurs couleur sur le massif, avec en prime la pleine lune pour nous accompagner sur la descente.

Descente et retour au refuge

4 rappels nous attendent, puis de la descente à pied, assez raide à partir du grand flambeau. Nous bloquons bien entendu la corde au premier rappel, m'obligeant à effectuer une remontée hasardeuse et nous faisant perdre de précieuses minutes. Les suivants déroulent bien.

Quentin dans le premier rappel

Une fois de retour aux skis, nous rentrons tranquillement au clair de lune en direction du refuge Torino où nous passerons la nuit.

En résumé, quasiment pas de glace (aucune broche de posée d'ailleurs) et beaucoup de neige, les conditions n'étaient clairement pas optimales. Mais quel plaisir de ressortir les pioches, surtout dans ce cadre magnifique et cette ligne majeure.

Merci à Quentin, Laurent et Théo pour la sortie et la bonne humeur!

...Et bon rétablissement à Laurent qui se tape une gelure stade 1. Ça caillait pas mal.